Cette question a fasciné les philosophes, les scientifiques et les croyants depuis des siècles. D’un côté, certaines personnes considèrent que nous sommes simplement des êtres physiques, composés de matière, de chair et d’os. De l’autre, il y a ceux qui croient que nous sommes aussi des êtres spirituels, dotés d’une essence immatérielle qui transcende notre corps physique.
Être de chair versus être spirituel
L’être spirituel est généralement défini comme une essence immatérielle qui transcende le corps physique et est considérée comme la source de la conscience, des pensées, des émotions et de la personnalité d’une personne. Cette essence spirituelle est souvent considérée comme immortelle et capable de survivre à la mort physique.
L’être de chair est une expression utilisée pour décrire l’aspect physique et matériel de l’être humain. Cela se réfère à notre corps physique, qui est composé de matière organique et est soumis aux lois de la biologie et de la physiologie. Les défenseurs du matérialisme pensent que les phénomènes de la pensée, les émotions, la volonté et la conscience ont leur siège dans le cerveau et que tout peut s’expliquer par des connexions de neurones et des réactions chimiques.
Y a-t-il des preuves de notre spiritualité ?
Les recherches scientifiques sur la conscience et l’homme en tant qu’unité pensante n’ont pas encore réussi à prouver l’existence d’une essence spirituelle séparée du corps physique.
Les approches scientifiques traditionnelles ont effectivement du mal à trouver des preuves démontrant l’existence d’une essence spirituelle indépendante du corps car ils cherchent à mesurer avec des instruments physiques un phénomène qui n’est apparemment pas physique.
Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la preuve de quelque chose que cette chose n’existe pas ou est fausse. Pendant des siècles, l’homme a été confronté à des phénomènes qu’il ne comprenait pas bien et qu’il a expliqué de façons plus ou moins justes jusqu’à ce que ses connaissances soient suffisantes pour qu’ils les comprennent réellement et puissent les définir, les mesurer ou les maîtriser.
Les exemples sont nombreux : dans l’Antiquité, on pensait que la Terre était le centre de l’univers puis Nicolas Copernic a démontré que la Terre tournait autour du Soleil et que c’était lui le centre de l’univers. Puis des découvertes ultérieures ont démontré que le Soleil n’était pas le centre de l’univers mais se trouvait dans l’un des bras d’une galaxie, la Voie Lactée.
Les scientifiques n’ont pas non plus réussi à prouver que l’homme était uniquement un amas de cellule et de combinaisons chimiques. La conscience, les émotions, les sentiments et de nombreux autres aspects de la vie subjective sont encore largement mal compris et il reste beaucoup d’énigmes et de questions sans réponse dans ce domaine.
L’une de ces énigmes est la capacité de stockage du cerveau. En effet nous enregistrons tous les moments consécutifs de notre vie et nous sommes capables de nous en rappeler. Certes nous n’avons pas tous les mêmes qualités mémorielles mais certaines personnes sont capables de se rappeler presque tous les événements de leur vie. Or d’après notre connaissance du cerveau et du nombre de neurones qu’il contient, il n’est tout simplement pas possible d’y stocker tous nos souvenirs.
Une autre énigme est : qu’est-ce qui différencie l’homme de l’animal ? Le cerveau de l’être humain est trois fois plus volumineux que celui du chimpanzé, nous devrions donc être trois plus intelligents et créatifs. Or nous sommes infiniment plus brillants et ingénieux. Comment expliquer le gouffre qui sépare l’homme des animaux, y compris les plus intelligents d’entre eux.
S’il n’y a pas de preuves, y aurait-il des indices ?
Il existe de nombreux récits d’enfants en bas âge, ayant 2 ou 3 ans, se souvenant de leur vie précédente et relatant des faits trop précis, détaillés et réalistes pour être des produits de leur imagination. Dans leur vie actuelle ils n’ont eu aucune connaissance de tels faits et la seule façon d’expliquer ces récits, c’est de se dire qu’ils se souviennent de leur vie antérieure.
Par exemple, il y a cet enfant de 2 ans racontant exactement et précisément comment préparer une pizza, comment utiliser un four à brique, comment garder le feu allumé, comment laisser la pâte lever, etc. Or il n’avait jamais vu de four à pain, ni n’avait jamais vu qui que ce soit préparer une pizza.
Ou bien, il y a cet autre enfant américains de 3 ans racontant qu’il faisait du surf quand il était plus vieux avant de devenir un enfant, parlant de ses planches, de sa voiture break avec les côtés en bois (comme certains vieux modèles de voitures américaines). Or il habitait dans le centre des États-Unis, n’était jamais allé au bord de la mer, n’avait jamais vu de planches de surf ni même l’océan.
Et puis il y a le cas des enfants prodiges qui savent parler plusieurs langues ou ont d’autres dons exceptionnels.
Tout d’abord, nous avons le cas connu de Wolfgang Amadeus Mozart qui a commencé à composer ses premières œuvres à l’âge de 6 ans, et qui dès l’âge de 7 ans était virtuose au clavecin, au violon et à l’orgue et qui s’est produit à cet âge dans les plus grandes cours d’Europe.
Plus récemment, nous avons l’Indien Akrit Jaswal, né en 1993, qui à l’âge de deux ans lisait et écrivait, à l’âge de 5 ans lisait Shakespeare en anglais dans le texte et qui, passionné de médecine, a effectué sa première opération à 7 ans alors qu’il n’avait aucune formation formelle dans la matière. Il a été admis à l’université alors qu’il n’était âgé que de 11 ans.
Il y a aussi l’Américain Jacob Barnett qui en 2008, à l’âge de 10 ans a été admis à l’université de l’Indiana. À l’âge de 12 ans il commence ses propres recherches sur la théorie de la relativité et la même année il publie son premier article dans la revue scientifique Physical Revue de l’American Physical Society.
Comment expliquer de tels phénomènes si ce n’est en supposant que dans leur vie antérieure ils étaient musicien, chirurgien ou physicien.
Le point de vue de l’histoire et des religions
De nombreuses civilisations au cours de l’histoire tenaient pour acquis que nous sommes des êtres spirituels et croyaient en la réincarnation des âmes. C’était le cas dans l’Antiquité, que ce soit chez les Égyptiens, les Grecs et les Romains.
Socrate a dit : « La mort, à ce qu’il me semble, n’est que la séparation de deux choses distinctes, l’âme et le corps. »
Platon pensait que nous étions des êtres spirituels immortels et qu’après la mort de notre corps, nous reprenions un nouveau corps.
De nombreuses croyances religieuses soutiennent l’existence d’un être spirituel qui transcende le corps physique.
- L’hindouisme considère l’âme individuelle (Atman) comme une partie de la divinité suprême (Brahman) qui est présente en tout être vivant. L’hindouisme croit également à la réincarnation de l’âme, qui est la personne elle-même en tant qu’être spirituel, vers un corps nouvellement créé.
- Le bouddhisme cherche libérer l’homme du cycle sans fin de la naissance, de la mort et de la renaissance dans un nouveau corps que chaque personne, en tant qu’être spirituel, expérimente vie après vie.
- Le christianisme : la croyance chrétienne en l’existence de l’âme est fondée sur les enseignements de la Bible, selon lesquels l’âme est créée par Dieu et est immortelle.
- Selon l’islam, l’âme humaine est créée par Allah et est immortelle.
- Dans le judaïsme, l’âme est considérée comme une partie divine de l’être humain qui persiste après la mort physique.
Indépendamment des religions, de nombreuses personnes se considèrent comme des êtres spirituels en se basant sur leur intuition ou leur ressenti personnel. Ils considèrent que leur expérience intérieure est une preuve suffisante de l’existence d’une essence immatérielle.
En fin de compte, la question de l’existence d’une essence spirituelle reste largement ouverte à la discussion et à la réflexion. Elle touche à de nombreuses dimensions de la vie, y compris la religion, la science, la philosophie et la spiritualité. Et dans l’état actuel de nos connaissances, elle ne peut être résolue de manière définitive.